M. Hendrik Davi appelle l’attention de M. le ministre de l’éducation nationale et de la jeunesse sur la plateforme Santorin. Depuis la session 2021, les épreuves écrites du baccalauréat sont corrigées sur la plateforme Santorin après numérisation des copies papier des élèves. La numérisation des copies représente un travail long et fastidieux pour les établissements centres d’examen, qui doivent veiller à ce que les copies soient dans le bon ordre et dans le bon sens. Dans de nombreux cas, les lots reçus par les correcteurs étaient en partie inexploitables, ce qui a obligé les établissements à procéder à une seconde numérisation et a ralenti la correction. Pour les correcteurs, cette procédure entraîne une dégradation des conditions de travail, les contraignant à de nombreuses heures devant un écran et à un temps de correction accru, les opérations de classement des copies, de comparaison, de tri, nécessaires pour ajuster les notes, étant beaucoup plus longues avec l’outil numérique. Cela pose aussi la question de la sécurité des données, nous le voyons aujourd’hui avec les services hospitaliers, les services publics ne sont pas exempts d’attaques de hackers Par ailleurs, le choix du numérique permet un contrôle accru du travail de correction des enseignants et l’application de procédures d’harmonisation automatisées, parfois discutables. Lors de la session 2022, les notes ont ainsi été modifiées en masse sans que les correcteurs aient été consultés, ni même informés. Enfin et c’est un point qui doit tout particulièrement appeler notre attention dans le contexte actuel, ce système numérique de correction est écologiquement aberrant : la numérisation des copies, la consultation en ligne et le stockage des données qu’il engendre sont des opérations inutilement coûteuses en énergie. La numérisation peut aussi augmenter l’usage du papier, car certains enseignants impriment les copies pour se faciliter la lecture.