M. Hendrik Davi interroge Mme la ministre de l’enseignement supérieur et de la recherche sur la compensation à l’euro près de la hausse des salaires et des coûts de l’énergie pour le budget des universités et des établissements publics scientifiques et techniques. On a besoin de plus de savoirs et de plus de qualifications, du CAP au doctorat, pour faire face aux défis sociaux et écologiques, qui exigent une plus grande souveraineté industrielle et une refonte complète des modes de productions. Or les universités françaises manquent cruellement de moyens. Le nombre d’étudiants a augmenté de 24 % depuis 2009, tandis que dans le même temps, le recrutement des enseignants-chercheurs a baissé de 45 %. Le taux d’encadrement s’est par conséquent effondré de 12 % entre 2008 et 2021. La solution trouvée par le Gouvernement a été d’accroître la sélection en licence avec parcoursup et en master, ce qui n’est pas à la hauteur des enjeux. La recherche scientifique française dans son ensemble décroche et est malade d’un management néolibéral où les scientifiques perdent leur temps à chercher de l’argent pour employer un nombre de plus en plus grand de précaires. Dans ce contexte, la revalorisation du point d’indice de 3,5 % est largement insuffisante, car les salaires ont perdu plus de 20 % de leur valeur en 20 ans : un chargé de recherche au CNRS recruté à près de 35 ans en moyenne touche moins de 2 000 euros. Dans le ministère, les contractuels représentent 40 % des personnels. M. le député demande à Mme la ministre, si elle peut prendre l’engagement que tous les contractuels bénéficieront aussi de cette augmentation de 3,5 %, comme semble l’avoir promis M. Stanislas Guérini. D’autre part, les universités sont très inquiètes de ne pas avoir les moyens suffisants pour effectuer ces revalorisations et plus généralement l’inflation des prix de l’énergie. Mme la ministre prendre-elle l’engagement que toutes les universités et tous les établissements verront leur budget compensé à l’euro près, comme l’ont obtenu les collectivités territoriales ? Sinon le risque est grand avec la fongibilité asymétrique que ces revalorisations se soldent en réalité par des suppressions de postes. Hier la réponse du ministre à un amendement du Parti Socialiste n’ a pas rassuré M. le député, car il a refusé d’augmenter les budgets des universités pour faire face à l’inflation des dépenses énergétiques. Enfin, ces revalorisations ne semblent pas être prévues pour les établissements publics industriels et commerciaux (EPIC) comme l’Office national des forêts (ONF), le Centre de coopération internationale en recherche agronomique pour le développement (Cirad) ou le Commissariat à l’énergie atomique et aux énergies alternatives (CEA). Il lui demande si elle prend l’engagement que tous les EPIC seront aussi concernés.