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Bachelor universitaire de technologie (BUT)

Question écrite n° 5748 à la ministre de l’enseignement supérieur et de la recherche

https://questions.assemblee-nationale.fr/q16/16-5748QE.htm

M. Hendrik Davi interroge Mme la ministre de l’enseignement supérieur et de la recherche sur le bachelor universitaire de technologie. Avec la réforme des licences professionnelles, le diplôme de référence des instituts universitaires de technologie (IUT) devient le BUT (bachelor universitaire de technologie) et les études dans les IUT sont rallongées d’un an, passant de 2 à 3 ans. Cette réforme pose plusieurs questions. La première question concerne les moyens mis à disposition. Cette année supplémentaire signifie une augmentation de 50 % des effectifs d’élèves. M. le député demande à Mme la ministre combien de locaux ont été créés pour accueillir les groupes d’étudiants supplémentaires en troisième année, combien de postes d’enseignants ont été créés pour leur faire cours et combien de postes de techniciens et d’administratifs ont été ouverts au concours pour les inscrire, les accompagner, maintenir le matériel de travaux pratiques, gérer leurs conventions de stage et les passerelles que les formations sont supposées mettre en place. Sans moyens humains et matériels supplémentaires, la mise en place de cette troisième année ne peut se faire autrement qu’en réduisant massivement les effectifs des promotions d’étudiants en IUT, donc les places offertes aux bacheliers dans le cadre de la plateforme Parcoursup. Il lui demande aussi si cette réforme ne renforce pas la sélection dans ces formations renvoyant les bacheliers qui n’ont pas obtenu la formation de leur souhait au marché des écoles privées. La seconde question concerne la pertinence pédagogique de la réforme. L’organisation de cette troisième année n’offre pas de réelle perspective d’approfondissement de la formation théorique. C’est surtout la durée des stages qui est allongée. Des stages de 10 semaines existaient déjà. Leur durée était suffisante pour découvrir le fonctionnement d’une entreprise et y mener à bien une mission. Il souhaite savoir si cela est réellement dans l’intérêt des étudiants que les stages soient à ce point allongés ou s’il s’agit seulement d’offrir aux entreprises une main-d’œuvre qualifiée bon marché. D’autre part, le volet pédagogique de la réforme, avec l’approche compétences, se révèle d’une complexité excessive et très chronophage. Elle fait naître de l’incompréhension tant du côté enseignant qu’étudiant : elle est majoritairement rejetée par la communauté académique qui n’y trouve pas d’intérêt pédagogique. Enfin, l’accréditation des BUT est désormais conditionnée à un objectif de 50 % d’insertion professionnelle. Il l’interroge sur le sens pédagogique de cet objectif. Le principal rôle des enseignants est-il de rendre les étudiants employables dès leur sortie de l’IUT ou de leur donner les qualifications leur permettant ensuite d’exercer une diversité d’emplois au cours de leur parcours professionnel ? Pourquoi dissuader les étudiants de poursuivre les études, par exemple en master ? Cet objectif ne répond à aucun besoin industriel, quand il manque 20 000 ingénieurs chaque année. Finalement, il lui demande s’il ne serait pas temps de se donner les moyens de créer de réels centres polytechniques de formation avec des licences universitaires technologiques.

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